De nouveaux engagés,
protégeons les étudiants en santé
Après la mobilisation des étudiants lors de la première vague de la COVID-19 au printemps 2020, un constat sans appel est fait par le Centre National d’Appui :
- 65,3% des étudiants en santé ont été mobilisés.
- Plus de 50% des étudiants mobilisés ont présenté un score significatif sur l’échelle de détresse psychologique.
Les raisons de cette détresse psychologique sont nombreuses : préoccupation liée à la validation de leur formation, fatigue majeure générée par l’intégration d’un service déjà en tension, manque de protections, peur de prodiguer de mauvais soins aux patients par manque de formation et d’encadrement. Le dérèglement de leur apprentissage et leur mobilisation massive a exacerbé la crainte des étudiants en santé de devenir de moins bons praticiens.
Les formations de santé bousculées par la crise sanitaire ne feront qu’une seule victime : le patient !
Si ces formations ne sont pas négligées, alors nous soignerons demain.
Pour les étudiants en santé et suite à la publication d’un Vade-mecum cadrant les modalités de mobilisation des personnels dans le cadre de la lutte contre la propagation de la COVID-19, le 22 Octobre 2020, l’ANEMF, l’ANEPF, l’ANESF, la FNEK, la FNESI, l’ISNAR-IMG, l’ISNI, l’UNECD et la FAGE revendiquent :
- Une application du Vade-mecum et de la législation sur les conditions de travail – temps de travail, rémunération -. Lorsque l’étudiant est amené à occuper des fonctions différentes de sa formation initiale, il devra y être formé et encadré et sa rémunération sera calquée sur sa nouvelle fonction,
- L’application de l’arrêté du 28 mars 2020 portant sur la réquisition des professionnels de santé,
- La prise en compte et la reconnaissance de l’engagement de tous les étudiants en santé de manière équivalente,
- Une maquette pédagogique initiale respectée : un seul et même lieu de stage pour l’année universitaire 2020-2021 n’est pas envisageable pour une acquisition complète des compétences,
- Une continuité pédagogique assurée, en accordant davantage de moyens humains, financiers et matériels à la formation des étudiants,
- Un encadrement auprès des étudiants sur des actes et missions spécifiques en stage de façon systématique par l’ensemble des acteurs,
- Un suivi des étudiants, tant sur le plan physique que psychique, assuré au sein des cellules de crise COVID dans lesquelles les organisations représentatives des étudiants en santé seront systématiquement intégrés, et coordonné par les ARS,
- Une mise à disposition et une accessibilité facilitée sur l’ensemble du territoire, et ce quel que soit leur lieu de formation, des Équipements de Protection Individuelle pour tous les étudiants,
- Des concertations hebdomadaires avec les ARS et le Ministère de la Santé, auxquelles participeront les associations et syndicats représentatifs des étudiants,
- En cas d’impossibilité d’échanges constructifs au local, la mise en place de leviers de recours passant par des extractions de stage des étudiants, voire des sanctions des lieux de stage en cas de non-respect constaté des textes.
Les étudiants en santé l’ont déjà démontré : ils répondront présents pour soutenir les patients et le système de santé. Cette fois, ils ne le feront ni au détriment de leur formation, ni à celle de leur santé !